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La grenade, fruit du symbole, par excellence, de la résurrection et de la Vie éternelle

par | 27 Sep 2022 | Divers | 0 commentaires

La communauté juive vient de célébrer le Premier jour de l’Année du calendrier hébraïque. Cette année est la 5783ème année…

En hébreu, « Rosh Hashana » signifie littéralement « la tête de l’année ». Il s’agit du début de l’année dans le calendrier juif. Cette fête a plusieurs significations : c’est le jour anniversaire de la création de l’Homme. Chaque juif est appelé à faire un « retour sur lui-même » et de mesurer son péché (la « Techouva »).

Dans l’un des quartiers juifs emblématiques de Paris, la communauté juive s’afférait ces jours derniers pour acheter tout ce qui est nécessaire pour marquer la fête dans une liturgie familiale et domestique bien réglée. Cette liturgie accompagne en ce début des Fêtes de Tichri les liturgies synagogales traditionnelles.

En lien avec son premier sens symbolique, la fertilité, la grenade symbolise le processus de résurrection, comme le printemps qui succède à l’hiver. C’est effectivement un fruit d’hiver. On la trouve d’octobre à février. Dans l’Antiquité, la grenade était employée comme additif au vin. Les Grecs et les Romains aromatisaient leurs vins avec tandis que les Égyptiens en faisaient un vin délictueux. De l’Égypte, il s’est répandu en Afrique du Nord, et dans la grande ville de Carthage le fruit était le symbole de la déesse qui protégeait la Cité.

L’ensemble du Maghreb (surtout le Maroc et la Tunisie), des pays tels que la Turquie et les pays du Proche-Orient vont l’adopter. Comptons en premier lieu la célèbre ville des Sultans de la « Granata » arabe en Andalousie (Grenade). La Sicile, l’Espagne et la France l’intègreront dans leurs recettes culinaires. La grenade est aussi connue pour être un fruit ayant de grandes propriétés antioxydantes. Elle soignerait plusieurs pathologies. On dit encore que des applications de graines de grenades sur les parties génitales guérirait les femmes atteintes de stérilité…

D’où vient-elle ? Il existe un certain désaccord sur l’origine du grenadier. La légende affirme qu’il serait né à Chypre sous le pied d’Aphrodite. Le fruit trouverait ses origines en Inde pour les uns ; et d’autres le situe davantage en Perse. Sa symbolique a traversé le Temps, et de nombreuses religions l’ont adopté. La grenade est donc un symbole universel.

En tout cas, la grenade a toujours été un symbole de fécondité, de richesse et de puissance, sans doute du fait de son grand nombre de grains, les fleurs étant, elles, symbole d’un amour brûlant. La couleur rouge sang des graines et des fleurs est bien sûr la porteuse essentielle de telles symboliques. Si elle est sans doute déjà apparue 4000 ans avant notre ère, on la trouve en Inde dès 2000 avant JC.

Les Hébreux considéraient la grenade comme un symbole de fertilité ayant les mêmes vertus que la figue. On retrouve en Palestine de très nombreux bas-reliefs et des piliers du Temple de Salomon représentant ce fruit le plus cité dans la Bible. En hébreu, la grenade (rimon), évoque l’élévation (ram), mais aussi le prélèvement (térouma). C’est un symbole de fécondité, et d’unité du Peuple « Am Israel », « Kahal Israel ». Les meguilot sont surélevés et décorés de deux rimonim dans la Synagogue représentant très exactement cette idée centrale dans le Judaïsme de la diversité et de l’unité. L’usage de fixer à l’extrémité du « Séfer Torah » des « Rimonim » luxueux, sur lesquels sont fixées des clochettes. Le mot  » Rimonim  » qui désigne les grenades est serait l’acrostiche des mots :  » Refouat Méle’h Oubeno, Nissim Yavih Méhéra « .

Pourquoi mange-t-on de la grenade à Roch a shana ? Il est de coutume de manger des aliments porteurs d’une symbolique particulière. Dans le Judaïsme, le fruit joue un rôle important. Les 613 pépins (supposés) du fruit correspondent aux 613 commandements ou « mitzvot » de la Torah. Pour Roch Hachana, les Juifs mangent la grenade pépin par pépin, afin que le plus de vœux possibles puissent se réaliser. Le souhait émis est d’avoir une année pleine de mitsvot et de bonnes actions, de même qu’une grenade est pleine de grains savoureux. Ils sont les joyaux cachés en chaque Juif.

La grenade est le symbole mystique du Peuple d’Israël en tant que peuple de Prêtres. On la retrouve au bas de la tunique du « Cohen Gadol » (Grand prêtre). Elle est le symbole de la prospérité dans le Judaïsme et, est par ailleurs le symbole également de l’infini dans le Christianisme. On dit que le roi Salomon aurait créé sa couronne sur le modèle de celle de la grenade et l’image de ce fruit apparaît souvent sur les anciennes pièces. A cela, il faut certainement ajouter encore que les grains de la grenade sont solidaires les uns des autres, serrés les uns à côté des autres sous une peau dure qui renferme un jus doux et amer à la fois.

Les Chrétiens perçoivent le fruit comme une représentation de l’Église ; c’est-à-dire du Peuple de Dieu. Elle est souvent associée, comme à Taybeh (en Terre Sainte), à la Vierge et à l’Enfant Jésus. Pour l’Islam elle est l’allégorie du fruit du Paradis, du Jardin de l’Éden, de la multiplicité dans l’unité. Les Chrétiens partagent avec les Musulmans cette approche.

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